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Appel à candidature pour le recrutement d’un consultant pour la réalisation d’une analyse des modes de règlements traditionnels des conflits lies à l’exploitation des ressources naturelles

Appel à candidature pour le recrutement d’un consultant pour la réalisation d’une analyse des modes de règlements traditionnels des conflits lies à l’exploitation des ressources naturelles

Publié : 

Categories : Avis de recrutement

Domaines : Economie - Statistique - DémographieEducation - Formation - Pédagogie - ArchivisteSociologie - Psychologie - Théologie - Sciences Sociales... Afficher plus

Regions : Tchad

APPEL A CANDIDATURES

CONSULTANT POUR LA REALISATION D’UNE ANALYSE DES MODES DE REGLEMENTS TRADITIONNELS DES CONFLITS LIES A L’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES.

TERMES DE REFERENCES :

 

 

Contexte :

Les trois provinces du Nord du Tchad (Borkou, Ennedi, Tibesti) habituellement connues sous le terme de B.E.T occupent 50% du territoire Tchadien. Situées entre le Darfour à l’Est, la Libye au Nord et le Niger à l’Ouest elles sont également séparées de la capitale N’Djamena et des autres grands pôles économiques du pays par plusieurs centaines de kilomètres de désert. Le B.E.T est l’une des régions du Tchad qui a le plus souffert des conséquences d’une instabilité sécuritaire qui perdure depuis l’indépendance du Tchad en 1960. Marquée par des années de guerre, d’incursions rebelles, des divisions politiques et intercommunautaires, des sources de tensions, et de l’ampleur de plus en plus grande du trafic illicite et des personnes, le B.E.T fait face à un grand nombre des facteurs de déstabilisation et d’insécurité.

Depuis 2012 avec la découverte des ressources et l’absence des plans de gestion des ressources en or (concertés entre les populations locales et les autorités) dans le nord du Tchad, ont accentué l’insécurité des habitants et des migrants dans cette zone périphérique du pays, et ont impacté négativement la sécurité au niveau national et régional.

L’exploitation et la gestion de ces ressources demeurent une source de conflit entre les différentes parties prenantes et présentes dans les zones à fort potentiels d’extraction aurifère : la population locale, des groupes non originaires de la région attirées par l’exploitation minière et l’État. A cela s’ajoute l’apparition sporadique de groupes armés en provenance notamment du Soudan mais aussi de la Libye qui s’activent dans le B.E.T pour tirer profit des mines d’or.

De nombreuses exactions et intimidations envers les populations locales leurs sont imputées au prétexte de vouloir maintenir un climat de peur et de soumission favorable à leurs activités. Dans cette région isolée et hostile aux confins du pays, l’état parvient difficilement à assurer le contrôle de la sécurité des communautés vivant à proximité des zones aurifères.

Dans ce contexte, la situation est caractérisée par une défiance profonde entre des communautés locales et les autorités étatiques (centrales et provinciales), la prolifération d’activités illicites telles que la traite d’êtres humains, le trafic de marchandises (carburant, armes légères, munitions, drogues), le travail forcé dans les zones aurifères et une mauvaise gestion des ressources entre l’État et les communautés locales (revenus liés à l’exploitation des mines d’or). Il est urgent et opportun d’adresser cette problématique aujourd’hui car le Gouvernement tchadien, depuis 2018 et la dernière réforme du Code Minier, souhaite institutionnaliser l’exploitation des ressources naturelles en or des régions du Nord et pour cela il est indispensable qu’un dialogue ouvert soit établis entre les populations locales et les représentants des autorités Nationales relatif aux retombées économiques liées à ces ressources.

Afin d’atténuer les sources de conflit entre les communautés locales, le Gouvernement Central et les autorités locales, le projet « Promouvoir la consolidation de la paix par la résolution des conflits et le dialogue entre les communautés et les autorités locales dans le nord du Tchad » vise à renforcer la confiance entre les différents acteurs locaux en mettant en place des espaces de rencontres et de dialogues inclusifs au niveau local, à améliorer le dialogue entre le niveau décisionnel central et local grâce notamment au relais du Haut-Commissariat aux affaires traditionnelles (représentant à N’Djamena les intérêts des autorités traditionnelles locales) enfin par la mise en place d’activités de dividendes de paix : c’est à dire des financements de projets locaux choisis conjointement par/et bénéficiant aux communautés locales (installation de moulins/jardins communautaires gérés conjointement, financement de structures communes bénéficiant à la cohésion sociale de la communauté).

Afin que le projet contribue à la consolidation de paix, une analyse de causes de conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles sera faite par un consultant. Le consultant recruté effectuera une analyse des mécanismes de gestion des confits tout en impliquant les autorités locales, les différentes communautés et les agents de sécurité dans cette localité.
Cette analyse contribuera à l’élaboration d’une feuille de route pour une meilleure gestion de conflit autour de ressources naturelles prévue dans le cadre du projet.

 

Objectifs :

L’objectif de cette analyse dans le cadre du projet « Promouvoir la consolidation de la paix par la résolution des conflits et le dialogue entre les communautés et les autorités locales dans le nord du Tchad » permet de :

  • Obtenir un aperçu des origines, des causes profondes des conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles et des conflits intercommunautaires récurrents ;
  • Identifier les mécanismes existant de gestion des ressources naturelles ainsi que les mécanismes de résolution de ces conflits liés à ceux-ci, de médiation, de règlement des conflits existants ;
  • Identifier les mécanismes locaux de promotion de la coexistence pacifique des populations de la zone ;
  • L’analyse en outre devrait déceler des opportunités de dialogue entre les communautés locales et l’Etat ;
  • Analyser le système traditionnel de la gestion de conflits particulièrement dans les localités ciblées et les liens avec les décisions de l’Etat ;
  • L’analyse évaluera la perception des règlements à travers le droit coutumier dans ce contexte ;
  • Evaluer la perception et la connaissance du code minier dans les zones cibles ;
  • Evaluer la perception des jugements officiels parmi les communautés au Nord ;
  • L’analyse doit permettre de mieux établir la feuille de route prévue dans le cadre du projet ;
  • Aider à comprendre comment les conflits liés à l’exploitation de l’or sont résolus dans les localités ciblées et qui en sont les principaux acteurs décidant ;
  • Devrait permettre d’avoir un aperçu clair du code minier ;
  • Le consultant chargé de cette analyse inclura l’aspect des dégâts environnementaux causé par l’exploitation de l’or et des conflits liés a cette même ressource.

 

Objectifs spécifiques :

Les objectifs spécifiques dans le cadre de cette étude :

  • Identifier les causes des conflits liés aux ressources naturelles ;
  • Analyser les modes de règlement traditionnels des conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles et la perception du code minier parmi les communautés et les cas de conflits transférés à la justice ;
  • Analyser les mécanismes actuels de gestion des ressources naturelles et le lien avec la justice ;
  • Comprendre les perceptions, les expériences et les besoins de sécurité des différents groupes des communautés cibles ;
  • Identifier les acteurs clés (Chefs de cantons, autorités locales, noms des communautés, orpailleurs) concernés par l’exploitation de l’or ;
  • Identifier les sites aurifères faisant l’objet de conflits et les types de conflits récurrents ;
  • Déterminer le circuit économique de l’exploitation de l’or (origine et destination finale, artisanal et industriel) ;
  • Formuler des recommandations pour la mise en œuvre de la feuille de route tout en prenant en compte la dimension de prévention et résolution pacifique des conflits ;
  • Effectuer toutes autres taches afférentes à l’étude en question.

 

Résultat à atteindre :

De manière générale, l’analyse du consultant des différents facteurs de conflit liés à l’exploitation des ressources naturelles visera à produire des propositions opérationnelles découlant de conclusions solides effectuées entre les autorités locales, les groupes communautaires, les parties prenantes, les acteurs de la société civile et les ministères impliqués, construite sur des éléments solides et des raisonnements dument argumentés. Cette analyse contribuera à l’élaboration d’une feuille de route prévue dans le projet visant à proposer des solutions aux défis liés aux conflits centrés sur les ressources naturelles.

Les résultats devront renseigner sur les aspects qualitatifs et devront aussi fournir toutes autres informations complémentaires jugées utiles.

 

Zone d’intervention de l’analyse :

Les zones ciblées Borkou (Miski et Faya Largeau), Tibesti (Zouar) et l’Ennedi- Ouest (Ounianga Kébir, Gouro) où les tensions communautaires avec les autorités, la problématique de la migration, la circulation anarchique des ALPC et l’exploitation des ressources naturelles (or) se posent avec acuité.

 

Méthodologie et approche :

Le consultant doit proposer un plan de méthodologie détaillé qui sera soumis et discuté avec les responsables du projet et les parties prenantes. Une fois la méthodologie approuvée, le consultant est responsable des outils de collecte de données. Ce plan de méthode se fera de manière la plus rigoureuse possible pour produire des informations et recommandations qui soient suffisamment valides et fiables sur la base de l’analyse.

La collecte de l’information se fera par approche qualitative. Les outils de recherche privilégieront des entretiens individuels, des focus groupes avec les communautés, atelier de discussion avec les autorités locales.

Le consultant mènera une analyse participative qui impliquera l’équipe du projet PBF Nord, les autorités administratives, les chefs de villages, les comités locaux du projet, les membres des communautés ciblées et les autres parties prenantes dans toutes les taches clés de l’étude.

 

Calendrier et livrables :

L’étude se fera pendant la période aout-octobre 2021 avec une durée maximale de 6 semaines à compter de la date de signature du contrat. La soumission finale du rapport devra être effectuée 2 à 3 semaines suivant la fin de l’étude.

Les livrables de l’étude qui seront soumis sont les suivants :

  • Un rapport de démarrage incluant les questionnaires d’enquêtes sur le sujet qui seront traités par l’enquête ;
  • Une revue documentaire ;
  • Un résumé de la méthodologie de conduite de l’enquête avec le groupe des personnes clés à interviewer ;
  • Le planning de travail et des déplacements ;
  • Le calendrier de travail définitif ;
  • La liste des assistants ou enquêteurs à l’étude ;
  • Canevas du rapport d’étude (table des matières) qui seront validé par les responsables du projet ;
  • Soumission d’un rapport d’étude provisoire ;
  • Soumission d’un rapport d’étude définitif ;
  • Fournir les données récoltées sur le terrain : enregistrements des entretiens individuels, des focus groups, des retranscriptions en langues françaises et tous autres matériels nécessaires à l’atteinte des résultats.

 

Profil du consultant :

  • Titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur, niveau Master, ou expérience professionnelle équivalente d’au moins 15 ans, en études du développement, sociologie, statistique, de conflits communautaires, économie, démographie, science politique, relations internationales ou tout autre domaine équivalent ;
  • Expérience professionnelle générale : Expérience d’au moins 12 ans dans l’exécution, le suivi et/ou évaluation des programmes de développement, analyse d’une étude, dont un minimum de 3 ans dans un environnement de pays post conflit ou « fragiles » ;
  • Expérience professionnelle spécifique : expérience dans la participation d’évaluation mi ou fin de parcours dans le domaine des programmes de stabilisation et consolidation de la paix ou comparables ;
  • Expérience dans l’évaluation et l’appréciation de résultats des processus de réconciliation nationale/cohésion sociale/résolution de conflits. Maîtrise de la gestion du cycle de projet et du cadre logique ; -Connaissance préalable du Tchad. Excellente maîtrise du français et l’arabe Tchadien sont obligatoire ;
  • Une excellente connaissance de la zone (Borkou – Ennedi -Tibesti) est un préalable ;
  • Respecter les délais des livrables ;
  • Être prêt à travailler dans des zones difficilement accessibles et sous pression ;
  • Une connaissance des langues (Gourane) parlées dans les localités est un atout majeur ;
  • Pack office : Il est impératif que le consultant maîtrise les outils de bureautique Excel et Word.

 

Aptitudes et comportements professionnels :

  • Sens de l’organisation et de la communication ;
  • Fiabilité, ponctualité ;
  • Ethique professionnelle, respect de la confidentialité et de la réserve nécessaires à l’exercice de la fonction ;
  • Esprit d’équipe ;
  • Disponibilité et discrétion.

 

Comment Postuler ?

Les personnes intéressées sont invitées à soumettre leur candidature par message électronique à l’adresse iomchadrecruitment@iom.int ou sous pli fermé au bureau de OIM au quartier Klemat avec en objet : « CONSULTANT POUR LA REALISATION D’UNE ANALYSE DES MODES DE REGLEMENTS TRADITIONNELS DES CONFLITS LIES A L’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES ».

Les candidatures doivent comporter :

  • Une offre technique et financière comportant une lettre de motivation, un CV détaillé, une liste d’expérience pertinente d’organisations d’études de conflits et les copies des diplômes ;
  • Ressortir la compréhension du contexte de l’étude, un chronogramme des taches pour la réalisation de l’étude précisant de manière détaillée les moyens et matériels à utiliser dans chaque étape ainsi que la méthodologie de conduite de l’enquête avec le groupe des personnes clés à interviewer ;
  • Une offre financière indiquant le cout de l’étude avec une description détaillée de toutes les charges afférentes.

La date limite de réception des candidatures est fixée au 9-août-21.

Seules les candidates ou candidats présélectionnés seront contactés.