| Fonctions | Coordination, Gestion de projet, Etudes, Recherche |
|---|---|
| Activités | Agriculture, Environnement |
| Contrat | Stage |
Gret :
Fondé en 1976, le Gret est une ONG internationale de développement qui agit du terrain au politique pour lutter contre la pauvreté et les inégalités. Dans plus de 30 pays, ses professionnels interviennent sur une palette de thématiques afin d’apporter des réponses durables et innovantes pour le développement solidaire. Il combine actions de terrain avec des activités d’expertise, de contribution aux politiques publiques et de capitalisation/diffusion de références. www.gret.org
Contexte :
Le projet Sara :
Le Gret intervient depuis le milieu des années 90 en Guinée sur des problématiques de sécurité alimentaire et d’appui au développement des filières agricoles dans les différentes régions du pays (notamment filières riz en Haute Guinée, Guinée Forestière et Basse Guinée, et filière huile de palme en Guinée Forestière). Le Gret collabore avec de nombreux acteurs locaux (ONG, organisations paysannes et professionnelles, services de l’Etat et autorités locales) pour fournir des appuis aux groupements, unions et fédération professionnelles agricoles et d’opérateurs de l’aval des filières.
L’épidémie Ebola qui a frappé le pays en 2014-2015 a eu des impacts politiques, économiques et sociaux de grande ampleur. La communauté internationale s’est prioritairement mobilisée pour lutter d’urgence contre les conséquences sanitaires et concentre maintenant davantage l’aide sur les effets de l’épidémie sur la pauvreté et la sécurité alimentaire. En 2016, l’Union européenne a mis en place un programme international d’action en faveur de la résilience – Pro-Resilience Action (PRO-ACT) – qui en Guinée permet de prendre la suite de deux projets financés également majoritairement par l’UE :
Le projet de Renforcement de la sécurité alimentaire dans les zones enclavées du Nord de la Guinée (Résa Nord), mis en œuvre en Moyenne Guinée par la Fédération des paysans du Fouta Djallon (FPFD), le Comité Catholique contre la Faim et pour le développement (CCFD), et le Gret ici .
Le projet d’Amélioration des capacités des organisations des filières riz et huile de palme (Acorh) mis en œuvre par le Gret en partenariat avec la MGE en Haute Guinée, Guinée Forestière et qui est également intervenu en Basse Guinée grâce à un appui financier de l’AFD (Division pour le partenariat avec les ONG -DPO) et d’autres bailleurs de fonds. https://www.gret.org/projet/parsan-acorh/
Le projet Sara-Guinée financé par PRO-ACT associe le renforcement de ces deux actions et les 4 partenaires : Gret (demandeur), CCFD, FPFD, MGE (co-demandeurs). Les objectifs généraux de ce projet de 3 ans (2016 – 2019) de 3,7 millions d’euros sont de renforcer la résilience et l’autonomie des agriculteurs familiaux et des petits entrepreneurs ruraux des filières agricoles locales en Moyenne Guinée et en Guinée Forestière pour leur permettre de sécuriser leur alimentation et leurs revenus face aux fortes contraintes de leur environnement (crises sanitaires et changements climatiques). https://www.gret.org/projet/securite-alimentaire-resilience-agroecologie-guinee/
Les actions proposées visent les objectifs spécifiques suivants :
- Action/volet 1 : Assurer une production agricole suffisante, la sécurisation des revenus et une alimentation stable, de qualité, diversifiée et équilibrée à destination des ménages ruraux et des populations du Fouta Djallon à travers une agriculture familiale, durable et résiliente et un renforcement de la gouvernance et de la participation des organisations et de la FPFD aux débats publics sur leur territoire d’intervention (responsabilité du CCFD et de la FPFD, appui du Gret) ;
- Action/volet 2 : Accroitre la production et la commercialisation du riz « net »[1] et de l’huile de palme et augmenter les revenus et les capacités de résilience des ménages au sein des organisations paysannes et professionnelles de la Guinée Forestière[2] (responsabilité du Gret et de la MGE, en collaboration avec les organisations faitières et les services de l’Etat) ;
- Action/volet 3 : Appuyer la capitalisation des fédérations régionales sur les changements induits au niveau de leur territoire et faciliter un dialogue continu avec les autorités, pour contribuer avec d’autres collectifs de la société civile à l’influence des politiques agricoles et foncières en Guinée. Est inclus dans ce troisième volet un appui au renforcement de la structuration et la concertation interprofessionnelle en Basse Guinée et au niveau national pour la promotion d’un riz local de qualité et la prise en compte de la valorisation de la qualité et la promotion des produits locaux dans les politiques publiques (responsabilité du Gret et de la MGE, en collaboration avec les organisations faitières et les services de l’Etat).
La coordination nationale du projet assure la cohérence entre les activités et la coordination entre les interventions et les acteurs impliqués (y compris la consolidation des rapports d’activités, des indicateurs de suivi-évaluation et des rapports financiers). Elle a aussi pour rôle de faciliter l’animation des débats et les activités de capitalisation d’expériences autour de thématiques communes.
Les liens entre agriculture et nutrition au sein du projet :
En matière de nutrition, l’ambition du projet Sara est de continuer à développer et à tester des modes d’actions qui permettent d’établir un lien fort entre nutrition et agriculture en Moyenne Guinée comme en Guinée Forestière, sur la base de ce qui a été fait dans le cadre des projets précédents (Acorh et Résa Nord 2). Le Gret avait alors établi des diagnostics initiaux des contextes et pratiques nutritionnels, et contribué à l’élaboration d’outils nationaux avec le Ministère de la Santé et ses partenaires techniques, ensuite diffusés à l’échelle nationale avec l’appui de l’Unicef (boîte à images sur « Bonnes pratiques d’alimentation, d’hygiène et de soins du nourrisson, du jeune enfant et de la femme »). L’utilisation de ces outils auprès des groupements agricoles était prévue en Guinée Forestière mais l’avènement de l’épidémie Ebola n’avait pas permis de mettre en œuvre ces activités. Dans le Fouta Djallon, la FPFD avait développé ses propres outils de sensibilisation et réalisé des appuis à ses organisations membres.
L’approche retenue par le projet Sara est de poser la problématique des liens agriculture-nutrition dans son ensemble pour ce qui concerne les activités des groupes auxquels le projet s’adresse. Portée essentiellement par les organisations paysannes et professionnelles, les activités se font en concertation avec les services du Ministère de la Santé (du niveau national au niveau déconcentré).
- En Guinée Forestière, le diagnostic et la stratégie réalisés pendant le projet Acorh ont été actualisés, avec l’objectif d’augmenter la prise en compte de la nutrition dans les activités des organisations et groupements. La stratégie de sensibilisation est mise en œuvre par 74 « femmes relais nutrition », appartenant aux groupements ou aux organisations soutenus, qui ont bénéficié de formations et sont appuyés techniquement pour animer des activités de communication et utiliser les outils nationaux. Des initiatives d’intégration de la nutrition dans les activités des groupements sont en cours d’identification et doivent être appuyées financièrement d’ici la fin du projet, afin d’encourager l’appropriation et l’internalisation des solutions testées. Les activités sont menées par un nutritionniste et les équipes d’appui d’amont en aval des filières (superviseurs et animateurs de terrain de l’équipe du projet) en partenariat avec les organisations paysannes et professionnelles partenaires, sous la responsabilité de la coordination régionale du projet ;
- En Moyenne Guinée, avec l’appui du Gret, la stratégie développée dans le cadre de Résa Nord 2 a été actualisée et affinée afin d’ancrer davantage la dimension nutrition dans le dispositif global d’accompagnement de la FPFD. Des formations sur les bonnes pratiques alimentaires et d’hygiène sont réalisées auprès des personnes qui jouent un rôle clé dans l’accompagnement des producteurs par la FPFD (conseillers et formateurs), lesquels renforcent ensuite les capacités d’agents de sensibilisation qui effectuent les sensibilisations et des démonstrations culinaires auprès des groupements. Des émissions radios sont également diffusées sur différents thèmes en lien avec l’alimentation par les radios rurales. Les activités sont menées par un formateur et les conseillers sous la responsabilité directe de la FPFD.
Le projet Sara, inclus dans un programme multi-pays sur la question de l’intégration agriculture-nutrition :
Le programme d’Amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest (Asanao), financé par l’Agence française de développement, l’Union européenne et la Coopération monégasque, a démarré en 2018 pour une durée de trois ans dans cinq pays : le Burkina Faso, la Guinée, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal. Il est mis en œuvre par le Gret et des structures partenaires avec lesquelles il intervient historiquement : des organisations de la société civile nationales et internationales, des organisations paysannes et professionnelles, des organisations d’éleveurs, des interprofessions, des entreprises agroalimentaires, des instituts de recherche, ou encore des institutions publiques et services techniques déconcentrés. Le programme Asanao cofinance des actions en cours de mise en œuvre dans les différents pays, dont le projet Sara fait partie.
Ce programme permet le renforcement d’actions à finalités sectorielles (agriculture d’une part, nutrition d’autre part) et le développement accru de passerelles entre agriculture et nutrition. En s’appuyant sur ces actions et grâce à des activités transversales de renforcement de capacités, de capitalisation et d’échanges, Asanao se veut un levier pour aider le Gret et ses partenaires à relever le défi d’une meilleure intégration des dimensions agriculture et nutrition dans leurs stratégies, leurs réflexions, leurs actions sur le terrain, et leurs contributions au débat public à différentes échelles (dans les pays ciblés, et à l’échelle régionale et internationale). Les actions d’Asanao visent ainsi une meilleure couverture des besoins alimentaires des populations, une augmentation de leurs revenus, une amélioration de leurs pratiques agricoles et nutritionnelles, et le renforcement des capacités de la société civile à contribuer et influer sur les politiques publiques sur le sujet.
Descriptif du stage :
Le stage proposé a lieu durant les derniers mois de mise en œuvre du projet Sara et doit contribuer à la finalisation de la mise en œuvre de certaines activités clés du volet nutritionnel du projet.
Il s’inscrit en particulier dans la période de capitalisation du projet qui vise à prendre du recul, se questionner, et tirer des enseignements issus des actions, en particulier celles visant l’intégration entre agriculture et nutrition depuis leur démarrage jusqu’à aujourd’hui (Acorh et Résa Nord 2, puis Sara), et à alimenter les réflexions et les travaux régionaux du programme Asanao.
Les objectifs spécifiques du stage sont ainsi les suivants :
- Appuyer l’équipe dans la mise en œuvre des dernières actions agriculture et nutrition en Guinée Forestière (appui technique et méthodologique, notamment pour la mise en œuvre des initiatives communautaires par les groupements) ;
- Contribuer à la capitalisation des actions visant l’intégration agriculture et nutrition en Guinée Forestière, et avoir une analyse/capitalisation élargie et croisée avec les actions menées par la FPFD dans le Fouta Djallon afin de comparer les approches et les actions, et leurs résultats et leçons tirées.
Le travail à mener pour la capitalisation consistera en les points suivants :
- Collecte de données et revue documentaire ;
- Conduite d’échanges et entretiens en Guinée Forestière et dans le Fouta Djallon :
- Avec les équipes du projet : niveau collectif et individuel ;
- Avec les autorités, les services de l’Etat (national et régional), les partenaires… ;
- Avec d’autres organisations et projets évoluant dans le développement rural et sur les thématiques du projet ;
- Visites de terrain et entretiens avec les bénéficiaires à différents niveaux (groupements, unions, fédérations) : focus groups et entretiens individuels (une attention à apporter au genre).
- Choix et conception des outils de capitalisation avec l’appui de la coordination du projet et du siège du Gret.
- Production des documents de capitalisation (avec gestion et archivage des documents annexes) et du circuit de relecture, jusqu’à validation collective ;
- Restitution de la capitalisation aux niveaux régionaux par l’organisation de petits ateliers (avec participation de quelques bénéficiaires) et au niveau national (restitution restreinte Gret-MGE-FPFD et d’autres participants).
- Appuyer le Gret dans son analyse de l’environnement institutionnel/politique sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Guinée ;
- Participer (en contribuant à l’organisation) à un atelier national sur les liens agriculture et nutrition rassemblant les différents partenaires du projet Sara et d’autres intervenants de la thématique en Guinée (services de l’Etat, ONG, Nations Unies…) et de réunions sur le sujet au niveau de la Guinée Forestière ;
- Aider le Gret et ses partenaires à dégager des éléments de positionnement et de plaidoyer adaptés au contexte nutritionnel en Guinée, issus de l’ensemble des analyses et travaux ci-dessus, et en particulier appuyer l’élaboration de courtes notes au niveau régional et national.
Un(e) chargé(e) de mission guinéen(ne) sera recruté(e) pour que ce travail soit réalisé en binôme. De plus, ce travail s’articulera avec la capitalisation plus globale du projet Sara, menée sur les autres thématiques clés du projet (agroécologie, structuration des filières, financement des activités, appui/conseil…) par l’équipe avec d’autres stagiaires et chargé(e)s de mission guinéen(ne)s.
L’étape de capitalisation est cruciale car elle vise à analyser en profondeur les résultats des actions menées et les facteurs expliquant ces réussites ou échecs, de manière à pouvoir les transmettre et partager avec des producteurs et les autres acteurs des filières, des responsables d’organisations de producteurs et d’organisations professionnelles, des organismes d’appui, des ONG et projets, des services de l’Etat et bailleurs. Le binôme devra donc veiller à susciter la contribution des différents acteurs sans altérer leurs propos et en adoptant une démarche la plus neutre possible et sans a priori, afin que ce soit les acteurs eux-mêmes qui développent les différents éléments de capitalisation.
[1] Nom du riz étuvé et décortiqué en Guinée.
[2] Cette action prévoit également un renforcement de la gouvernance des organisations et de leur participation aux débats multi-acteurs sur leur territoire
Expériences / Formation du candidat :
De formation supérieure (bac +4), dans le domaine de la nutrition et/ou l’agriculture/agroalimentaire et/ou des sciences sociales (sociologie/anthropologie appliquée/sciences politiques/développement communautaire).
Qualité du candidat :
- Fortes capacités de travail en équipe et qualités relationnelles
- Capacité d’analyse, de synthèse, et de rédaction
- Créativité et autonomie dans le travail
- Bonne rigueur méthodologique d’enquête qualitative, sens de l’organisation
- Motivation à travailler et séjourner (en partie) en zones rurales
- Au moins un séjour effectué dans un pays du Sud
- Adaptabilité et autonomie, ouverture d’esprit à d’autres cultures
Durée du contrat :
- Le stage est prévu sur une durée de 6 mois, avec un démarrage souhaité le plus tôt possible (si possible mars 2019) ;
- Le stage sera réalisé en binôme avec un(e) chargé(e) de mission guinéen(ne).
Après un passage de quelques jours au siège du Gret à Nogent-sur-Marne, le/la stagiaire sera basé(e) majoritairement à N’zérékoré, en Guinée Forestière, dans les locaux du Gret et de la MGE. Des déplacements réguliers seront prévus dans les différentes zones du projet en Guinée Forestière (Préfectures de Beyla, N’zérékoré, Lola, Macenta, Guéckédou) où le/la stagiaire sera amené/(e) à résider ponctuellement. Le/la stagiaire se rendra également dans le Fouta Djallon, où il/elle sera alors basé(e) à Timbi Madina, dans les locaux de la FPFD. Des déplacements seront prévus dans les différentes zones du projet de la Moyenne Guinée (Préfectures de Mali, Gaoual et Koundara) où le/la stagiaire sera amené(e) à résider ponctuellement. Enfin, une partie du stage sera réalisée à Conakry, dans les locaux du Gret au niveau de la coordination nationale du projet Sara.
- Le Gret assurera les déplacements (véhicules du projet et/ou location de véhicules) ;
- Une convention de stage à l’étranger est obligatoire.
Salaire / Indemnité :
Les indemnités de stage sont de 577,5 € par mois. Le billet d’avion, le visa et les vaccins sont pris en charge par le Gret. Le logement, la nourriture et l’assurance (attestation à fournir) sont à la charge des stagiaires.
Documents à envoyer :
- Merci d’adresser CV + lettre de motivation avant le 10 février 2019 à : costis@gret.org et thouillot@gret.org en indiquant « Stage Agrinut Guinée » dans le titre du mail.
- Seuls les candidats sélectionnés seront contactés – Merci de ne pas téléphoner.
- Pour en savoir plus sur le Gret : www.gret.org